Collecte des déchets en porte à porte, la bataille n’est pas terminée !

Nous avons été parmi les premiers à informer et à mobiliser contre les projets du SMICVAL d’abandonner la collecte des déchets en porte à porte. Réunions, manifestation, saisie de la justice par le Conseil d’Agglomération, médiation : tout cela a abouti à une demi-victoire et la suspension de la réforme, renvoyée jusqu’aux prochaines élections
municipales en 2026.

La décision résultant de la médiation ne nous satisfait pas. Nous appelons les habitants des communes rurales concernées à maintenir la mobilisation. Dans les zones rurales, la collecte est particulièrement indispensable. Nous appelons également chacune et chacun à rester mobilisé pour que cette question soit correctement abordée et préparée dans la perspective des municipales. Enfin nous appelons à ce qu’une réflexion soit menée pour un fonctionnement du SMICVAL réellement aligné sur l’intérêt général et les orientations majoritaires de la population.

Les nombreux participants à la réunion publique

Réforme du SMICVAL : les communistes lancent le débat

Une centaine de personnes salle du Verdet à Libourne le lundi 17 octobre ; plus de 80 à Izon le mercredi 9 novembre : l’initiative de la section des Rives de Dordogne du PCF d’ouvrir le débat public sur la volonté des dirigeants du SMICVAL de mettre fin à la collecte des déchets au porte à porte a rencontré un réel – et encourageant – succès.

Car ce débat public, ces mêmes dirigeants comptaient bien soigneusement l’éviter, tant leur « réforme », dictée par de pures logiques comptables et des préoccupations managériales camouflées en profession de foi écologique, vont à l’encontre des intérêts des usagers, et, plus généralement, tourne le dos aux plus élémentaires notions de service public.

Un véritable déni de citoyenneté qu’il n’était pas question que les communistes libournais laissent passer comme une lettre à la poste ! Ces débats ont confirmé que l’opposition des citoyens et de leurs élus à cette réforme était largement majoritaire. Les dirigeants du SMICVAL auraient tort de ne pas en tenir compte !

La bataille des poubelles dans le Libournais, état des lieux

La plupart de nos déchets n’est pas produite par les familles.

Ce sont surtout des emballages, produits par l’industrie. La France produit pour sa part (chiffres de 2019) 342 millions de tonnes de déchets par an, soit 5,1 tonnes par habitant. La majorité de ces déchets est constituée de déchets minéraux issus du secteur du bâtiment et des travaux publics. Le secteur tertiaire (bureaux, commerces, etc.) rejette, lui, 19 millions de tonnes par an. Les ordures ménagères, donc nos poubelles, représentent en réalité moins de 10 % du total des déchets.

La production mondiale de plastique a été multipliée par 10 en 50 ans, soit un peu plus de 100 kg de plastiques par an et par habitant.

Avec pour conséquence une pollution massive surtout des océans (durée de dégradation naturelle : 500 ans pour les sacs plastiques, 500 à 1000 ans pour les bouteilles).

Parallèlement, le traitement des déchets est devenu un marché juteux.

Aujourd’hui, le recours aux matériaux recyclés ne se fait que si, pour tel et tel usage, celui-ci est compétitif par rapport au recours aux matériaux neufs (quand il n’est pas tout simplement un argument publicitaire porté par l’air du temps…)

Pourquoi les coûts de gestion des déchets augmentent-ils aujourd’hui ?

Selon le SMICVAL les coûts augmenteraient de 5 millions d’Euros d’ici 2025 : Hausse de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) : 4millions d’E. Hausse des coûts énergétiques. Hausse des tarifs de Veolia qui détient une position de monopole pour l’enfouissement et le retraitement.

Ce n’est pas aux usagers de payer !

Les Communistes proposent une nouvelle approche sociétale, un véritable choix politique. « Il faut équilibrer le métabolisme entre la société humaine et la nature » a écrit Karl Marx, qui n’a jamais opposé nature et activité humaine. Une approche à la fois humaniste et scientifique qui seule est à même d’envisager un avenir heureux et harmonieux pour l’espèce humaine.

Les Communistes proposent donc de :

  • réduire les déchets à la source (production et distribution des biens de consommation),
  • recycler en éco-conception, contre-pied à l’usure et à l’obsolescence,
  • réemployer
  • mettre sur pied de véritables services d’entretien et de réparation, source d’emplois qualifiés.

Il faut responsabiliser ceux qui sont les principaux producteurs de déchets, remettre en cause les usages dominants de conditionnements des produits de grande consommation, interpeller les grandes industries, l’industrie agro-alimentaire, la grande distribution et surtout Véolia dont le quasi-monopole sur le territoire girondin lui permet d’imposer ses tarifs et engranger sur le dos des usagers de juteux profits.

Pour un service public !

Il devient urgent de doter le pays d’un véritable service public de collecte et de recyclage des déchets à l’échelle nationale : les Communistes proposent d’investir dans une filière publique, nationale et déconcentrée, planifiée et protégée de façon tarifaire des fluctuations des marchés. Elle permettrait de développer des filières multiples et complémentaires : méthanisation, valorisation énergétique, réemploi, etc. La création d’un Centre Technique National servirait ainsi de point d’appui aux collectivités territoriales, en lien avec les filières de production et les organismes de recherche. De même s’impose la nécessité de renforcer le rôle et les moyens des DREAL (Directions Régionales de l’Environnement, de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement). NON à la fin du ramassage au porte à porte, oui à un investissement dans un véritable service public de ramassage et de traitement des ordures ménagères !

M. C. Manservisi et F. Marsal.

Près de 80 personnes à Izon

Après une première réunion qui avait rassemblé plus de 100 personnes à Libourne, ce sont environ 80 personnes qui se sont rassemblées à l’appel de la section des Rives de Dordogne à Izon. Tous n’ont pas trouvé place assise, mais pendant environ 2 h, nous avons échangés réflexions, questions et propositions sur la volonté du Smicval de mettre fin à la collecte des déchets en porte à porte.

Après avoir remercié M. Laurent de Launay, maire d’Izon pour la mise à disposition de la salle et pour sa présence, Franck Marsal, au nom des communistes de la section Rives de Dordogne a rappelé l’attachement à un véritable service public de collecte, de tri et de traitement des déchets, afin qu’ils puissent redevenir une ressource économique pour la société et exposé l’analyse et a exposé les propositions des communistes sur cette question.

Les premiers échanges ont porté notamment sur la motivation des orientations prises par le SMICVAL. Celle-ci reste finalement très floue : sur le plan environnemental, l’enjeu prioritaire est d’améliorer le tri et le traitement, pour éviter l’enfouissement et valoriser les déchets. Pourquoi s’attaquer à la collecte qui fontionne relativement bien ? La motivation économique a été évoquée. M. le maire  a précisé que dans les projets du SMICVAL (encore également très flous : combien de conteneurs seraient installés ? A quels endroits ? …), une large part de l’investissement est à la charge des mairies. De plus, les expériences montrent que l’abandon de la collecte en porte à porte multiplie les dépots sauvages, ce qui va augmenter le coût du nettoyage et de la proprété des villes et des villages, à la charge également des mairies. Un participant a également rappelé que si les habitants doivent prendre leur voiture pour déposer leurs sacs au point de collecte, c’est aussi un coût supplémentaire pour les ménages. Ce que le SMICVAL présente donc comme un plan d’économie risque donc au final de nous coûter globalement plus cher !

M. le maire a ensuite rappelé les conditions dans lesquelles le vote a eu lieu au conseil du SMICVAL, l’opposition quasi unanime des élus de la CALI à la décision prise et les démarches, notamment juridiques entreprises par la CALI pour contester les décisions prises lors de cette réunion.

Le débat a également porté sur ce qui était possible de faire pour réduire le volume des déchets, souvent induits par les emballages et sur-emballages excessifs utilisés par la grande distribution, la possibilité de changer ses habitudes de vie et de consommation, d’être attentifs à chaque chose. Il a été rappelé également que les grandes surfaces sont – en principe – tenues de proposer des points de déballage et de collecte des emballages.

A nouveau, la question des rippeurs a été évoquée et un rippeur présent a – à nouveau – confirmé les problèmes posés par les points de collecte en termes de dépots sauvages.

La réunion s’est achevée sur la nécessité de faire encore mieux circuler l’information, que tous les habitants n’étaient pas encore informés de la situation et de proposer des modalités d’action. Un participant a proposé d’organiser un retour collectif des déchets d’emballage dans les supermarchés. Le parti communiste a conclu la réunion en remerciant les participants, en appelant chacun à agir, à ce que d’autres réunions et actions soient organisées, dans l’implication la plus large possible des habitants afin de créer un rapport de forces pour défendre le service public. A l’issue de la réunion, plus de 40 signatures supplémentaires ont pu être collectées sur la pétition.

Les nombreux participants à la réunion publique

Salle comble au Verdet (Libourne) contre les projets du SMICVAL

A l’appel du Parti Communiste, plus de cent personnes se sont réunies lundi 17 octobre à Libourne contre l’abandon de la collecte des déchets ménagers en porte à porte. Par leur présence importante, les habitants de Libourne et des environs ont montré leur attachement au service public de collecte, de tri et de traitement des déchets.  Le SMICVAL avait dépêché deux vice-présidents pour tenter de justifier les décisions prises.

Le public présent est massivement intervenu, ramenant le débat sur le concret. Comment feront les personnes âgées, à mobilité réduite ? La réponse du SMICVAL de confier cette tâche aux aides ménagères a suscité une réprobation massive. Les questions financières ont été évoquées. Va-t-on devoir payer plus cher pour un service moindre ? Qui va payer les lourds investissements nécessaires ? Sébastien Laborde, conseiller départemental communiste, également élu à St Denis de Pile et à la CALI a rappelé l’injuste Taxe Générale sur les Activités Polluantes et dénoncé son augmentation. Le SMICVAL n’est pas un organisme polluant, mais en charge d’empêcher la pollution. Il a rappelé le combat mené par les députés et sénateurs communistes contre cette taxe.

Les questions de métiers ont été abordées. Les administrateurs du SMICVAL semblent découvrir la pénibilité et la dangerosité du métier de rippeur. Une longue intervention du délégué CGT du SMICVAL a permis de rectifier un certain nombre de propos. La suppression de la collecte en porte à porte ne résout pas les problèmes et multiplie les dépôts sauvages, les plus dangereux à traiter.

Enfin, les questions politiques sont revenues au centre : Comment mettre fin à la production massive de déchets (notamment plastiques et emballages), comment mettre les décideurs (l’industrie, les chaînes d’hypermarchés) devant leur responsabilités ? Comment stopper cette nouvelle dégradation du service public justifiée par les mêmes arguments financiers employés contre la Poste, les hôpitaux, … ? Comment faire entendre la voix de la population ? 

La fiche d’information et la pétition, mises à disposition par les communistes de Libourne ont été massivement signées et utilisées. D’autres réunions sont en projet et les habitants sont prêts à se mobiliser encore. 

SMICVAL : déclaration des élus communistes du Libournais et de la Haute Gironde

Les élus communistes du Libournais
et de la Haute Gironde

La refonte de la collecte des déchets du SMICVAL : la crainte d’une casse accélérée du service public.

Le conseil d’administration du SMICVAL a voté mardi 6 septembre la fin de la collecte des déchets en porte-à-porte et son remplacement par la collecte en point d’apport volontaire. Cette décision prise sans consultation des citoyens, de manière non-concertée et précipitée, annonce un recul certain du service public de collecte et de traitement des déchets sur notre territoire.

En effet, après l’augmentation des tarifs de plus de 11% l’année dernière, il paraît incohérent pour les usagers de voir le coût augmenter alors que l’offre de service décline et qu’ils devront désormais se déplacer vers des points d’apport volontaire.

Régression du service public, ce mode de collecte exclut la population à mobilité réduite, renforce le sentiment d’abandon des territoires ruraux et ne répondra pas dans la réalité aux enjeux sociaux et environnementaux.

Si les ambitions écologiques, couplées à l’augmentation de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), appellent à repenser notre mode de gestion des déchets, cela doit se faire à l’aune de débats et de réunions publiques afin de mieux associer les usagers.

Aussi, d’autres leviers sont possibles, comme la réduction du nombre de collectes des déchets recyclables ou l’expérimentation du point d’apport volontaire dans les zones agglomérées qui s’y prêtent plus facilement. Le but étant de garantir la salubrité publique tout en protégeant le principe de proximité et d’égalité des droits des usagers.

C’est pourquoi, nous soutenons un véritable service public de collecte et de traitement des déchets qui garantisse le maintien du porte-à-porte hors agglomération et le maintien de la TEOMi, sans augmentation financière pour les usagers.

Si les meilleurs déchets sont ceux que l’on ne produit pas, attaquons-nous au problème en amont et imposons aux industriels l’arrêt du suremballage.

Nous appelons à l’ouverture d’un débat sain et serein guidé par plusieurs principes auxquels nous ne dérogerons pas : le maintien d’un service public de collecte et de valorisation des ordures ménagères, la collecte en porte à porte doit rester la règle de base, engager notre territoire vers la réduction des déchets en interpellant en premier lieu ceux qui les produisent, le commerce et la grande distribution.

Nous ne pouvons escamoter dans ce domaine comme dans d’autres escamoter le débat démocratique que doit nourrir la prise de décision.

Saint-Denis de Pile, le 7 septembre 2022