Les nombreux participants à la réunion publique

Salle comble au Verdet (Libourne) contre les projets du SMICVAL

A l’appel du Parti Communiste, plus de cent personnes se sont réunies lundi 17 octobre à Libourne contre l’abandon de la collecte des déchets ménagers en porte à porte. Par leur présence importante, les habitants de Libourne et des environs ont montré leur attachement au service public de collecte, de tri et de traitement des déchets.  Le SMICVAL avait dépêché deux vice-présidents pour tenter de justifier les décisions prises.

Le public présent est massivement intervenu, ramenant le débat sur le concret. Comment feront les personnes âgées, à mobilité réduite ? La réponse du SMICVAL de confier cette tâche aux aides ménagères a suscité une réprobation massive. Les questions financières ont été évoquées. Va-t-on devoir payer plus cher pour un service moindre ? Qui va payer les lourds investissements nécessaires ? Sébastien Laborde, conseiller départemental communiste, également élu à St Denis de Pile et à la CALI a rappelé l’injuste Taxe Générale sur les Activités Polluantes et dénoncé son augmentation. Le SMICVAL n’est pas un organisme polluant, mais en charge d’empêcher la pollution. Il a rappelé le combat mené par les députés et sénateurs communistes contre cette taxe.

Les questions de métiers ont été abordées. Les administrateurs du SMICVAL semblent découvrir la pénibilité et la dangerosité du métier de rippeur. Une longue intervention du délégué CGT du SMICVAL a permis de rectifier un certain nombre de propos. La suppression de la collecte en porte à porte ne résout pas les problèmes et multiplie les dépôts sauvages, les plus dangereux à traiter.

Enfin, les questions politiques sont revenues au centre : Comment mettre fin à la production massive de déchets (notamment plastiques et emballages), comment mettre les décideurs (l’industrie, les chaînes d’hypermarchés) devant leur responsabilités ? Comment stopper cette nouvelle dégradation du service public justifiée par les mêmes arguments financiers employés contre la Poste, les hôpitaux, … ? Comment faire entendre la voix de la population ? 

La fiche d’information et la pétition, mises à disposition par les communistes de Libourne ont été massivement signées et utilisées. D’autres réunions sont en projet et les habitants sont prêts à se mobiliser encore. 

Pour un service public national d’aide à l’autonomie

Les 2,5 millions de personnes qui vont dépasser 75 ans dans les prochaines années ne doivent pas être considérées comme des «parts de marché» à la merci des fonds financiers et des banques. Ces (futures) personnes âgées et leurs familles doivent pouvoir s’appuyer sur un service public national décentralisé. Le grand âge et la dépendance qu’il implique doivent échapper à l’impitoyable main de fer de l’accumulation du capital privé.

Cela appelle un nouveau projet humaniste de construction de maisons de retraite publiques et associatives à but non lucratif et dotées de moyens suffisants, financiers et en personnel. La création de centaine de milliers d’emplois qualifiés dans les EHPAD, avec comme objectif de tendre vers le ratio d’un soignant par résident doit s’accompagner d’un effort comparable afin d’encourager l’aide à domicile ainsi que la mise en place d’un statut pour les «proches aidants». Parallèlement à la construction de nouvelles structures publiques en lien avec les collectivités territoriales, les EHPAD dépendants de groupes privés doivent être mis sous tutelle.

Pour accompagner efficacement cet effort, la Sécurité Sociale doit être élargie et renforcée afin qu’elle puisse prendre en charge des personnes qui en ont besoin ainsi que doit enfin être votée une loi «grand âge» maintes fois promise. En réalité, c’est dans une autre logique de société qu’il faut s’engager : non plus soutenir les rapaces du grand âge comme ORPEA mais favoriser en toute chose l’intérêt général humain.

Marie-Claude Manservisi