L’État abandonne ceux qui ont faim

Derrière le cri d’alarme des Restos du cœur, le désarroi des associations d’aide alimentaire, confrontées à une hausse sans précédent de la demande et à une baisse de leurs moyens.

C’est une situation qui illustre les choix politiques du gouvernement. Alors que les indicateurs de croissance et d’emplois se maintiennent, à des degrés divers toutes les associations qui font de la distribution alimentaire sont confrontées à la hausse du
nombre de personnes en besoin d’aide alimentaire.

La précarisation accrue du travail, la multiplication des temps partiels, CDD, posent un problème aux associations qui ne sont pas là pour compléter des dispositifs relevant de Pôle emploi ou pour aider des salariés embauchés à temps partiel. Selon le baromètre de la pauvreté publié par le Secours Populaire, en cause la hausse des prix à la consommation courante alimentée pour l’essentiel par l’explosion des profits. Au lieu de prendre des mesures pour les taxer, le ministre de l’économie s’est contenté de demander aux distributeurs de « faire un effort »…

Le Parti Communiste veut mobiliser contre l’inflation. Pour Fabien Roussel il y a urgence à mettre en place un plan d’ampleur contre la vie chère, pour les salaires et les pensions. C’est le sens de son appel à se rassembler devant les préfectures si le gouvernement n’agit pas.

Joël Duporge.

Lutter contre la pauvreté, une urgence nationale


Le système actuel a fait son temps. Non pas qu’il soit trop vieux, mais parce qu’il est devenu un anti-humanisme et un danger pour le vivant maltraité et littéralement dévoré par un grand capital plus que jamais prédateur. Celui-là même qui en ce moment, creuse les sillons de la pauvreté et de la famine partout dans le monde.


Voilà le triste bilan de l’Europe ultralibérale : plus de 80 millions de pauvres. La pauvreté touche en France au moins 10 millions de nos concitoyen.nes. La précarité sociale et écologique se renforce, particulièrement depuis la crise sanitaire, le réchauffement climatique et l’essor de l’inflation. 18 % des ménages vivent continuellement à découvert et 31 % de nos concitoyens sautent des repas pour insuffisance de moyens. Les femmes, les jeunes et les étudiants sont particulièrement touchés. 4, 8 millions vivent dans des « passoires thermiques ». Cette situation est non seulement inacceptable dans notre pays, une des grandes puissances économiques du monde, mais elle constitue en outre une menace pour l’unité de la nation et notre vie démocratique.

La forte inflation conduit à une paupérisation accélérée et massive. Parce que la hausse des profits est responsable de 45 % de l’inflation, c’est le coût du capital qu’il faut combattre, c’est au capital de payer. Le projet de loi dit « pour le plein emploi » va renforcer la pauvreté sans répondre au besoin de transformation profonde d’une société de plus en plus inégalitaire.

L’heure n’est pas à légiférer ou à faire acte de charité. L’heure est à un plan d’urgence contre l’inflation avec des mesures fortes : blocage des prix, sortie des logiques du marché européen de l’énergie, baisse de la TVA sur les carburants, indexation des salaires et des retraites.

L’heure est à engager la construction d’une société nouvelle où le travail est respecté et valorisé, une société où les richesses, les savoirs et les pouvoirs sont partagés : c’est l’ambitieuse réponse au développement de la pauvreté que propose le Parti Communiste Français.

Patrick Guichard

Combattre l’inflation, c’est possible.

Sans régulation et intervention publique, nous ne sortirons pas de la spirale inflationniste. Encadrer les marges et les prix est une priorité.

Nous devons d’abord relever le décalage croissant entre l’évolution de l’indice des prix à la consommation harmonisé par l’INSEE, approchant les 7 %, et l’évolution des prix alimentaires qui grimpent à près de 19 % sur un an. Le poids des dépenses alimentaires et d’entretien n’est pas du tout le même selon que l’on soit un foyer modeste ou aisé.

L’analyse de cette hausse des prix tient à deux phénomènes : la transmission de l’envolée des cours de l’énergie et des matières premières tout au long de la chaîne de valeur et la poursuite d’une politique de rentabilité des grands groupes de l’industrie agro-alimentaire et de la distribution. Il nous faut donc agir sur ces deux déterminants structurels. Car même si elles sont aujourd’hui indispensables, les réponses à court terme, qui consisteraient à déployer uniquement une politique de petits chèques, ne portent pas les réorientations nécessaires à calmer l’emballement.

Il faut sortir l’électricité et le gaz des mécanismes concurrentiels actuels. Privilégions immédiatement l’intervention publique à destination de notre tissu de TPE et de PME avec le retour de tarifs réglementés en remettant en cause les contrats signés ces derniers mois avec le pistolet sur la tempe.

De la même façon faut-il se défaire au plus vite du dogmatisme libéral qui consiste à ne rien exiger des plus gros acteurs de la filière alimentaire et de distribution. L’urgence n’est-elle pas de prendre à bras le corps les changements ? Soit nous courons derrière les marchés en les laissant piloter les prix aux consommateurs par la rentabilité, soit
nous faisons le choix de l’intervention et de la régulation pour sortir de la spirale
inflationniste.

André Chassaigne, député du Puy de Dôme

Vous avez aimé le temps partiel imposé, vous allez adorer la sobriété énergétique !

Décidément nos dirigeants ont l’art de la formule pour parler de précarité et d’austérité… Mais les grèves dans les raffineries ont montré la force du mouvement pour la justice sociale et climatique. Partout le capital met en cause les droits sociaux. La rémunération du travail est très en deçà de ce que rendent nécessaire les hausses de prix. Le mouvement social et les initiatives politiques dans la rue portent la défense des travailleurs, des familles populaires et exigent une autre cohérence économique et sociale dont le maître mot est « justice ».

Il y a urgence à ouvrir un espoir de changement progressiste. Une alliance pacifiste, sociale, citoyenne et politique donnerait une grande force aux propositions défendues ces derniers jours à l’Assemblée Nationale pour un autre partage de la valeur ajoutée et une réorientation des conditions de la production, de la distribution et des systèmes financiers.

C’est dans ce cadre que le Groupe Communiste a déposé une proposition de loi visant à indexer les salaires sur l’évolution des prix. Une telle avancée, qui existe dans d’autres pays, constituerait une bouffée d’oxygène pour les familles populaires : proposition rejetée avec l’usage du 49-3…

Ceux qui, sur les plateaux de télévision et dans les médias, dénigrent le mouvement syndical devraient y réfléchir à deux fois : partout se lèvent des manifestations de travailleuses et de travailleurs pour de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaires. Au Royaume Uni, le mouvement « Don’t pay UK » appelle les citoyens à ne plus payer leurs factures d’électricité.

Dans un tel contexte, les forces progressistes, doivent, avec les Communistes, continuer à travailler pour des mouvements larges et unitaires afin de montrer que d’autres choix sont non seulement possibles mais aussi nécessaires. Pour sans cesse poser la question de l’alternative à un capitalisme fauteur de guerre, de désastres sociaux et écologiques.

Patrick Guichard.