Commémoration des fusillés de Souge

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Entre 1940 et le 27 août 1944, 256 patriotes-résistants ont été fusillés par les nazis à Souge aux portes de Bordeaux. Ils étaient d’origines géographique, de métiers, d’idéologies, de religions, d’engagement dans les mouvements de résistance très divers, mais ils donnèrent leur vie pour que la France, retrouvant son indépendance, reste un pays de liberté.

Jean Chauvignat était mon grand-père ; il laisse à sa famille un legs à la fois précieux et difficile à honorer : celui d’un homme qui a fait des choix intellectuels précoces et qui a mis ses actes en conformité avec ses idées. C’est cette rectitude sur son chemin qui l’a conduit au camp de Souge où il est fusillé par les Allemands le 21 septembre 1942 à l’âge de 57 ans.

Militant actif du PCF dans le canton de Libourne, il s’engage en 1936 dans les Brigades Internationales pour combattre le Franquisme au côté des républicains espagnols. À son retour en France au début de l’année 1939, il revient dans le Libournais où il retrouve des responsabilités dans le Parti Communiste aux côtés de Gabriel Massias, fusillé, lui, le 24
octobre 1941 à Souge. Comme beaucoup de communistes, il est fiché et recherché par la police française : Jean est qualifié de « terroriste dangereux », un arrêté du préfet le frappe
d’internement le 22 septembre 1941.

Malgré toutes ses précautions, il est repéré, arrêté et transféré au camp d’internement de Mérignac. Alors que les Allemands procèdent à des représailles contre les actes de la Résistance, il est fusillé le 21 septembre 1942 à Souge, comme otage, avec
soixante-dix autres hommes livrés par mla police française.

Alors qu’à nouveau le monde tremble, à nouveau la guerre et son cortège de barbarie fracture et décime les peuples et les populations civiles, à l’heure où les fanatismes, les extrémismes et les barbaries s’en prennent encore à des civils, un seul et même coupable : la haine.

Continuer à rendre hommage à ces fusillés, c’est résister, c’est refuser d’oublier, c’est affirmer haut et fort que ce passé est notre fierté. Comme l’a dit Georges Politzer, fusillé lui aussi en mai 1942 au Mont Valérien, « les barbares ont voulu les tuer, ils les ont rendu immortels ».

Non à la haine, non au rejet de l’autre et à l’intolérance.

OUI À LA PAIX ET À LA LIBERTÉ.


Maryse Montagon, hommage prononcé à Libourne le 27 octobre 2024

Des services publics au cœur de nos vies


Pas d’austérité pour nos services publics !

Les privatisations de nos transports, de nos routes, de l’énergie, des télécommunications ont conduit à des hausses de tarifs et des pertes importantes de souveraineté. Les politiques d’austérité qui frappent nos écoles, nos hôpitaux, nos communes, nos forces
de sécurité mettent en danger leurs missions pourtant indispensables. Celles et ceux qui y travaillent en souffrent. Nous aussi. Les besoins sont immenses, et à tout âge de la vie !

La dépense publique est un investissement pour les générations à venir et non un coût. Contrairement àla politique du gouvernement et du RN qui prévoient 40 milliards d’euros d’économies pour nos services publics, nous proposons un plan massif d’investissement
afin de les faire vivre partout, dans chaque ville, dans chaque village et pour tous.

Priorité à l’emploi et à la formation !

Nous exigeons de l’État un plan massif de formation, de pré-recrutement et de titularisation pour que dans toutes nos écoles, nos hôpitaux, nos EHPAD, dans nos crèches, pour nos aînés comme pour les personnes en situation de handicap, pour
la justice et la police, dans nos communes, il y ait des agents publics en nombre suffisant pour exercer toutes leurs missions.

Leurs métiers doivent être attractifs et mieux reconnus, mieux payés, tenant compte de la pénibilité, de l’ancienneté, des compétences. L’égalité salariale hommes-femmes doit être
garantie. Les métiers du lien (petite enfance, aide à domicile, handicap) doivent être reconnus et intégrés dans la fonction publique.

Nous pouvons financer ces propositions en refondant la fiscalité et grâce à un fonds de développement des services publics alimenté par du crédit bancaire public à taux zéro.

Joël Duporge

Pour un budget au service du peuple


Dans les discussions autour du budget 2025, il y a deux camps.

  • D’abord celui de l’austérité, représenté par le gouvernement et ses troupes, avec la complicité tacite du Rassemblement National. Ils n’ont qu’un seul mot en tête : économies. En particulier du côté des services publics.
  • Puis il y a le camp de la recherche de recettes supplémentaires, en particulier chez les plus fortunés, largement épargnés par sept ans de macronisme.

Les communistes entendent aller plus loin que ce clivage dépenses/recettes en ajoutant une autre donnée : l’investissement pour renouer avec l’esprit qui a permis de sortir notre pays des immenses difficultés de l’après-guerre. Pour cela, il faut agir sur les aides publiques versées aux grandes entreprises en réorientant les 200 milliards d’aides à partir de critères sociaux et environnementaux. Notre pays doit se donner les moyens de faire des investissements immenses dans les dix ans à venir. Il nous faut embaucher et former des centaines de milliers d’agents publics pour nos écoles, la santé, la sécurité et la recherche. Dans le même temps il faut reconstruire une véritable stratégie industrielle qui permettra de relocaliser 2 millions d’emplois. Cette nouvelle politique industrielle devra répondre aux urgences sociales et climatiques.

Pour permettre les embauches massives dans la fonction publique, le PCF projette de recourir à des prêts bonifiés et à la constitution d’un pôle public bancaire constitué de la Banque Postale et de la Caisse des Dépôts. Ce pôle peut permettre ce financement : la Caisse des Dépôts pouvant emprunter auprès de la Banque Européenne.

Même logique afin de permettre le renouveau industriel, en accordant, via ce pôle, des prêts à taux zéro, voire négatif, sur des critères sociaux et environnementaux. Deux mesures qui vont permettre de créer de la richesse, des emplois et de la consommation saine et efficace.

Le but : créer une croissance saine socialement et écologiquement. Par ce budget, nous entendons garantir à chaque jeune un emploi bien rémunéré qui correspondra à ses diplômes. L’heure n’est pas à se serrer la ceinture, à brider les emplois et les salaires. Au contraire : il faut investir sur la base de critères sociaux et écologiques au service de l’être humain, de la planète et des besoins de notre pays. Tout le contraire du projet gouvernemental.

Patrick Guichard

À Gaza, la tragédie humaine s’aggrave de jour en jour.


Victimes des bombardements massifs, dans la Bande de Gaza, les civils meurent par milliers. Déjà près de 25000 Gazaouis, en majorité des femmes et des enfants, sont morts sous les bombes de l’armée israélienne. Écoles, hôpitaux, édifices culturels, aucun lieu n’est épargné. Comment accepter que l’année 2024 débute avec de tels crimes contre tout un peuple ? Comment accepter le soutien de l’administration américaine à ces massacres de populations civiles ? Comment justifier le silence des pays de l’UE et le « deux poids deux mesures » en matière de droit international ?

Dénoncés par l’ONU, les risques de famines et d’épidémies menacent désormais la survie des près de 2 millions de gazaouis déplacés depuis le début de l’intervention militaire israélienne.

Nous redisons toute notre amitié et toute notre solidarité au peuple palestinien endeuillé.
Nous apportons aussi notre soutien aux familles des victimes israéliennes des actes barbares du 7octobre, aux familles des otages comme aux députés et citoyens israéliens
qui appellent à un arrêt des combats et à une solution à deux États.

Nous réaffirmons que les actes du Hamas du 7 octobre ne justifient en rien ces massacres de masse, cette logique de vengeance aveugle. C’est d’une véritable épuration ethnique que les territoires palestiniens sont aujourd’hui menacés. Les risques de régionalisation du conflit sont plus graves que jamais. Ces crimes doivent cesser : cessez-le-feu immédiat et permanent !

Dans cette perspective, le PCF demande que la France :
● Propose la tenue d’une conférence internationale de paix afin de fixer les conditions d’un arrêt durable de cette guerre effroyable qui ensanglante toute une région ;
● Reconnaisse, comme l’Espagne, l’État de Palestine comme premier acte d’une solution
politique à deux États sur la base des frontières de 1947 avec Jérusalem Est comme capitale dans le respect des résolutions de l’ONU ;
● Saisisse la Cours Internationale de Justice afin que les dirigeants israéliens répondent de leurs actes devant la justice internationale (…). Les dirigeants du Hamas doivent être traduits devant la justice internationale ;
● Exige que l’UE suspende son accord d’association avec l’État d’Israël tant que les dirigeants israéliens ne se conforment pas au droit international ;
● Suspende toute coopération militaire avec l’État d’Israël ;
● Exige la libération des otages détenus dans la bande de Gaza ;
● Fasse pression pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, au premier rang desquels figure Marwan Barghouti ;
● Agisse pour la levée du blocus de Gaza. Le PCF appelle à renforcer la mobilisation pour la paix ; seuls la paix, la justice et le droit permettront de rompre avec le cycle des violences.
Déclaration du Parti Communiste Français le 6 janvier 2024

« L’argent n’est pas jeté par la fenêtre, il finance notre modèle social ». Éric Bocquet, sénateur PCF du Nord, membre de laCommission des Finances.


Le budget 2024 est-il crédible et sincère ?
Ce budget va sortir avec un déficit public de 144 milliards d’Euros, mais cela dure depuis 50 ans. Le dernier budget équilibré de notre pays date de 1973. À l’époque, l’excédent budgétaire était de 0,2 % su PIB. La dette d’aujourd’hui est le résultat de ces déficits cumulés. Et chaque année, l’État paie les intérêts aux marchés financiers privés. La France est comme un hamster dans sa roue,
condamnée à faire des efforts pour rembourser sa dette indéfiniment. D’autant que les trois quartsdes intérêts dus sont liés à l’inflation. Ce qui, mécaniquement, a généré un volume d’intérêts plus important.

À quoi sert la dette publique aujourd’hui ?
Elle est utilisée comme clé de voûte pour justifier les choix politiques. La seule variable utiliséedepuis des décennies est celle de la réduction des dépenses. À cause de la dette, il ne serait plus possible d’investir davantage dans les hôpitaux, à l’école ou dans le logement. Dans ce budget, la France devrait emprunter 285 milliards d’Euros après les 270 de l’an dernier. Un record !

Comment convaincre que ce budget va servir au désendettement ?
Ces chiffres montrent que ce raisonnement ne tient pas. Le discours culpabilisateur, qui consiste à dire que nous vivons au dessus de nos moyens, et que la France n’a plus la possibilité de financer son modèle social n’est plus tenable… quand en quelques mois nous avons pu augmenter notre dette de 400 milliards.

Quelle solution pour sortir du mode de financement par les marchés financiers ?
Jusque dans les années 1970, la France faisait appel à un système qui s’appelait « le circuit du Trésor », selon lequel les banques commerciales privées avaient l’obligation d’acheter une certaine quantité de titres de dette publique à un taux fixé par l’État lui-même. La Banque de France pouvait également refinancer l’État pour des montants maximaux approuvés par le Parlement. En d’autres termes, les citoyens pouvaient se financer eux-mêmes, avant de décider, dans les années 80, d’aller sur les marchés financiers. L’épargne des Français, tous produits confondus, représnte 5950 milliards, soit deux fois le montant de notre dette. Pourquoi ne pourrait-on pas imaginer, comme le font les Japonais, que les Français puissent eux-mêmes acheter de la dette française ?
Extrait d’un débat paru dans l’Humanité du 15/12/2023

Collecte des déchets en porte à porte, la bataille n’est pas terminée !

Nous avons été parmi les premiers à informer et à mobiliser contre les projets du SMICVAL d’abandonner la collecte des déchets en porte à porte. Réunions, manifestation, saisie de la justice par le Conseil d’Agglomération, médiation : tout cela a abouti à une demi-victoire et la suspension de la réforme, renvoyée jusqu’aux prochaines élections
municipales en 2026.

La décision résultant de la médiation ne nous satisfait pas. Nous appelons les habitants des communes rurales concernées à maintenir la mobilisation. Dans les zones rurales, la collecte est particulièrement indispensable. Nous appelons également chacune et chacun à rester mobilisé pour que cette question soit correctement abordée et préparée dans la perspective des municipales. Enfin nous appelons à ce qu’une réflexion soit menée pour un fonctionnement du SMICVAL réellement aligné sur l’intérêt général et les orientations majoritaires de la population.

L’État abandonne ceux qui ont faim

Derrière le cri d’alarme des Restos du cœur, le désarroi des associations d’aide alimentaire, confrontées à une hausse sans précédent de la demande et à une baisse de leurs moyens.

C’est une situation qui illustre les choix politiques du gouvernement. Alors que les indicateurs de croissance et d’emplois se maintiennent, à des degrés divers toutes les associations qui font de la distribution alimentaire sont confrontées à la hausse du
nombre de personnes en besoin d’aide alimentaire.

La précarisation accrue du travail, la multiplication des temps partiels, CDD, posent un problème aux associations qui ne sont pas là pour compléter des dispositifs relevant de Pôle emploi ou pour aider des salariés embauchés à temps partiel. Selon le baromètre de la pauvreté publié par le Secours Populaire, en cause la hausse des prix à la consommation courante alimentée pour l’essentiel par l’explosion des profits. Au lieu de prendre des mesures pour les taxer, le ministre de l’économie s’est contenté de demander aux distributeurs de « faire un effort »…

Le Parti Communiste veut mobiliser contre l’inflation. Pour Fabien Roussel il y a urgence à mettre en place un plan d’ampleur contre la vie chère, pour les salaires et les pensions. C’est le sens de son appel à se rassembler devant les préfectures si le gouvernement n’agit pas.

Joël Duporge.

Palestine : la politique du pire


Devant le carnage effroyable commis par le Hamas contre la population civile israélienne, le Parti Communiste tient à rappeler que rien ne peut justifier une telle attaque. Il faut la condamner très clairement et sans ambiguïté. Cette condamnation ne doit pas non plus servir à justifier la politique de Netanyahou et de son gouvernement d’extrême droite, le plus radical de toute l’histoire d’Israël. C’est cette politique qui alimente l’exaspération de la population de Gaza et renforce l’emprise du Hamas sur elle. « Une solution politique à deux États basée sur les résolutions de l’ONU et le respect du droit international reste la seule voie possible pour la paix. Pour cela la colonisation israélienne et le blocus de Gaza doivent cesser » (Fabien Gay, sénateur communiste).

Changer de société : parlons-en !

Depuis plusieurs mois, nous vivons un mouvement social historique, cristallisé par la réforme des retraites. Pour maintenir sa réforme, le gouvernement a usé de toutes les
ficelles anti-démocratiques : refus de tout vote à l’Assemblée Nationale sur le sujet, rejet de la demande de référendum, vote bloqué au Sénat, pressions et répression policière et juridique sur les grévistes, les manifestants et les responsables syndicaux, tout en maintenant un pilotage serré de l’information grâce à ses réseaux dans les médias dominants.

On a l’impression que le pouvoir est « sourd ». Mais ni Macron, ni le pouvoir, ni la classe dominante des grands capitalistes ne sont sourds. Il font passer les intérêts des très riches et les intérêts financiers de quelques-uns avant tout intérêt général, avant la volonté du peuple, le sens de la vie et la protection de la nature.

La preuve en est faite : les institutions n’ont qu’un seul but, garantir que « l’exercice du pouvoir », donc le contrôle de l’État, soit hors de portée des couches populaires. Combien de ministres en sont issus ? La constitution de la Vème République est pleine de leviers permettant au pouvoir de s’affranchir de la volonté nationale : vous avez aimé l’article 49-3 (article de la constitution que Macron a utilisé pour passer outre le vote des députés sur son projet), vous allez aimer l’article 40 (utilisé pour empêcher les députés de voter sur l’abrogation de la réforme) ! En attendant l’article 16 (article qui permettrait à Macron de s’attribuer les « pleins pouvoir » sans vote )?

Cette apparente « surdité » du pouvoir est donc l’occasion de mieux voir à qui nous avons à faire et ce qu’il nous reste à faire. L’intérêt des salariés est d’être demain encore plus nombreux à se mobiliser, plus unis, mieux organisés pour imposer aux puissances financières et à ses fondés de pouvoir macroniens une volonté populaire qui est aussi l’expression de l’intérêt général. Plus nombreux, plus mobilisés et plus organisés, nous
pourrons changer le rapport de force, non seulement pour combattre des « réformes » porteuses de régression sociale mais aussi formuler un nouveau projet social, aller de l’avant et construire une société plus juste et réellement démocratique.

Voici ce que pourrait et devrait être la gauche : un rassemblement majoritaire des classes populaires conscientes, unies et mobilisées pour une République sociale et démocratique. Parlons en !

Fabien Roussel à Bègles

Lors de son tour de France, Fabien Roussel a fait étape en Gironde le lundi 21 novembre. Dans la soirée il a tenu un meeting à Bègles qui a rassemblé 200 personnes en présence du maire. Les sujets abordés, sous forme de questions-réponses, ont été très divers : en particulier la réintégration des personnels soignants non-vaccinés et l’accroissement de la misère, pour finir par la problématique du bonheur au travail. Quel travail, pour quel salaire ?

Lors de cette venue en Gironde, Fabien Roussel n’a pas manqué d’aller constater sur place les dégâts des incendies de cet été. À cette occasion, il a rencontré les maires de Landiras, de Guillos et de Luxey ainsi qu’un représentant des sapeurs-pompiers du SDIS 33 afin de s’informer sur les besoins et les moyens de lutte à mettre en œuvre et de rappeler les propositions des communistes en la matière (cf. notre article sur les incendies de l’été).

Une journée très riche…

La bataille des poubelles dans le Libournais et le Nord-Gironde

Un des problèmes majeurs que le capitalisme finissant ne parvient plus à résoudre , malgré sa soi-disant toute-puissance, est le problème des déchets. Depuis des décennies, les réglementations s’accumulent, les structures s’empilent (communes , intercommunalités, SMICmachin, comités de filière, …. jusqu’à l’Union Européenne), le « business » des déchets est devenu très juteux mais on nous présente toujours l’affaire des poubelles avec le plus grand embarras.

Le dernier conseil du SMICVAL (la structure inter communale qui collecte et gère les déchets pour le Libournais et le Nord Gironde) s’est réuni mardi 6 septembre pour adopter une nouvelle « feuille de route » proposée par le président du SMICVAL, Sylvain Guinaudie. Dans son sens original, l’expression « feuille de route » désigne le chemin à parcourir pour aller d’un point À à un point B. Prenez à gauche, puis 2ème à droite … Dans le jargon néo-capitalisme, cette expression anodine est utilisée pour faire passer plus facilement un changement radical d’orientation.

Et donc, le président du SMICVAL n’a pas mâché ses mots pour présenter la situation actuelle de la manière la plus catastrophique : « Demain, le coût de la gestion des déchets va exploser. Rien que pour le traitement, la facture s’alourdira de plus de 4 millions d’euros. C’est de l’argent qui va enrichir une entreprise et ses actionnaires – Véolia, – plutôt que de rester sur le territoire, qui en a besoin ». Le journal « le Résistant », qui rapporte ces propos nous précise en outre que les 4 millions d’euros en question représentent une augmentation de 10 % du budget de la structure.

Quelle est la solution géniale décidée par le SMICVAL à cet épineux problème de poubelle ? Est-ce de questionner l’utilité de passer par une multinationale (VEOLIA) pour gérer nos déchets ? Non. Est-ce de questionner le fonctionnement capitaliste de l’industrie et de la grande distribution qui produit des tonnes d’emballages inutiles et faiblement recyclables ? Encore moins. Est-ce de s’interroger sur un système de gestion de déchets ultra-centralisé, qui transporte nos poubelles sur des dizaines de kilomètres avant de les traiter ? Que nenni ! La solution est simple : le SMICVAL va se décharger d’une partie du problème en reportant la charge de travail et la contrainte … sur le citoyen.

Cela coûte trop cher pour le SMICVAL de collecter chaque poubelle ? Et bien chaque famille devra faire avec ses propres moyens une partie du trajet de ses poubelles. Quelle distance ? On ne le sait pas encore. Probablement quelques centaines de mètres en zone urbaine dense, et quelques kilomètres en zone rurale. La belle économie que voilà ! Une partie du travail qui était effectué par des salariés, formés, rémunérés et embauchés pour réaliser un travail professionnel sera désormais réalisé par tout un chacun, parents débordés, personnes âgées, … et ce, gratuitement ! Rien d’original : la SNCF nous a habitué à faire nous même le travail du vendeur de billets de train, dans le maquis de plus en plus épais d’une tarification à géométrie variable. Ikea nous transforme en menuisier pour assurer nous-même le montage de nos meubles. Le télétravail permet à de nombreuses entreprises de transformer nos logements en bureaux, etc, etc. Le capitalisme finissant se dissout partiellement dans l’économie familiale, corvéable à merci.

Rien de précis n’est d’ailleurs dit sur l’impact qu’aura cette « feuille de route » sur l’emploi au SMICVAL. Mais il n’y a pas que le temps de travail reporté. Il y a le problème des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées qui ne pourront pas aller déposer elles-mêmes dans les « points de collecte » ? Comment feront-elles ? Va-t-on voir arriver prochainement Uber-poubelle, après Uber-taxi et Uber-eats pour faire le travail de collecte ? Quelle honte que cette société prétendument moderne, qui livre à domicile tout et n’importe quoi, à grand renfort d’emballages, et qui laisse les déchets sur les bras des familles !!!

La « feuille de route » du président Guinaudie ne s’arrête pas là. On reporte le travail sur les familles, on va aussi exercer une contrainte (joliment appelée « incitation ») sur les familles pour « réduire le volume de déchets ». Au fond, le raisonnement est le même : l’industrie et le commerce produisent des quantités astronomiques de déchets, mais ni l’état, ni les collectivités (pourtant rassemblées dans un grand syndicat intercommunal), n’ont la force de caractère pour imposer quoi que ce soit aux grandes multinationales. La loi prévoit depuis 2011 que toute surface commerciale de plus de 2500 m² doit proposer un point de déballage et de collecte des emballages à la sortie des caisses. Cette loi n’est pas appliquée. Alors, on va laisser les familles prises en étau entre la grande distribution qui produit emballages et sur-emballages et un système de gestion de déchets qui refuse de les accepter. Elles devront trouver elles-mêmes les solutions.

L’objectif est ambitieux : en 2021, on a collecté sur le territoire du SMICVAL 650 kg de déchets par habitant. Sur ces 650 kg, 400 kg sont des déchets produits par les entreprises (bizzarement, on n’en parle pas) et 250 kg (par an et par personne) sont les ordures ménagères, c’est à dire celles des familles. Et bien de 250 kg, il va falloir descendre à 100 kg par an et par personne. Pourquoi 100 plutôt que le 75 ou 150 … et bien, probablement parce que 100, c’est joli, c’est un nombre facile à retenir. Comment les familles vont pouvoir atteindre ce magnifique objectif ? Et bien par l’incitation, voyons.

En effet, si les familles produisent 250 kg de déchets par an et par habitant (N.B : soit moins d’un kg par jour), c’est, pour notre président, de leur seule et unique responsabilité. Les gens, prenez-vous en charge ! Et pour rendre l’incitation plus convaincante, on va passer par le portefeuille. Si vous rendez trop de déchets, vous allez payer plus. L’hypocrisie de la « feuille de route » du SMICVAL atteint ici un sommet : au lieu de l’actuelle taxe d’enlèvement des ordures ménagères, qui finance le travail de collecte et de traitement de manière mutualisée, égale et obligatoire, on va proposer des « abonnements ». Comme pour le téléphone ! Vous devrez choisir votre forfait « poubelle » : Il y aura le forfait « grosse poubelle », et vous pourrez porter plein de sacs au point de collecte, et pour les classes populaires qui déjà n’en finissent plus de se serrer la ceinture, le forfait « mini-poubelle ». En plus de la charge de travail de porter les sacs, nous aurons aussi (nous prolétaires) la charge de les compter, de bien les remplir, comme nous devons compter au supermarché, le prix de chaque produit pour tenir dans un revenu insuffisant. Mais, on ne vous imposera rien, c’est vous qui choisirez votre forfait « librement »…

Nous devons attirer l’attention sur ce changement tout à fait dangereux. Passer de la taxe à l’abonnement, c’est un pas qui n’a l’air de rien, mais c’est précisément un pas décisif vers la privatisation et l’uberisation. C’est un pas en arrière, une dégradation du service public collectif et mutualisé vers un service morcelé, privatisé. Nous voyons aujourd’hui sur l’électricité, le gaz, les transports, le téléphone, que le service privatisé coûte toujours plus cher pour un service rendu moindre, inégalitaire et imposant au passage des conditions de travail et de rémunération dégradées pour les salariés. De plus, l’actuelle taxe d’enlèvement est basée sur la valeur locative du logement, établie par les services fiscaux. Plus on dispose d’un logement grand, bien placé, plus on paye. Avec le fumeux « abonnement », les familles populaires, vivant dans de petits logements, verront leur part de charge financière augmenter, au bénéfice des très riches. Une injustice de plus !

Le capitalisme finissant ne parvient plus à gérer le problème des poubelles, mais dans l’art de faire passer des vessies pour des lanternes, il a des ressources illimités.
Sous l’hypocrisie du « libre choix », cette société ne nous laisse en réalité plus qu’un seul vrai choix : celui de résister et de lutter pour une société juste, humaine et équitable, une société qui tourne la page du capitalisme et que, pour cela, nous appelons la société socialiste, la société des jours heureux. C’est un objectif ambitieux, de long terme. Le long fleuve de cette nouvelle société s’alimente des aujourd’hui de petits ruisseaux qui sont les batailles du quotidiens pour une vie digne. Dans les années à venir, nous devrons nous rassembler et nous battre pour le maintien dans de bonnes conditions du service public de collecte et de gestion des déchets dans le Libournais et le Nord – Gironde. Car comme beaucoup d’aspect de notre vie quotidienne, la production de déchets dépend d’abord de choix collectifs, aujourd’hui menés dans le secret des conseils d’administration des grandes entreprises de l’industrie et du commerce. C’est là qu’il faut, collectivement, imposer des changements et non en individualisant ou en désignant les familles comme bouc émissaire.

Plusieurs maires sont déjà montés au créneau et ont dénoncé (surtout sur la forme, un véritable passage en force lors du conseil) la feuille de route. Celle_ci a néanmoins été adoptée. Il va donc falloir mener une bataille de conviction, sensibiliser, expliquer, mobiliser, pour renverser les décisions. Nous pouvons rétablir un objectif commun pour un système de gestion de déchets de qualité et une remise en question de la chaîne qui les génère en amont. Nous pouvons développer un service de qualité, accessible à tous, permettant à chacun, familles, salariés, personnes âgées, dans les zones rurales comme urbaines, d’assurer la collecte, la gestion et le recyclage des déchets. En développant le service public, au lieu de le réduire, nous pouvons créer de nouveaux emplois et investir pour la qualité de ces métiers. En imposant des règles aux producteurs de ces déchets, l’industrie, la grande distribution, les multinationales de la livraison à domicile, nous pouvons réduire efficacement les volumes inutiles.

Les habitants du Libournais et du Nord-Gironde avec les salariés du SMICVAL sont directement concernés par ce projet d’abandon progressif du service public. C’est à eux de s’exprimer sur leurs réels besoins. Unis et rassemblés, nous pouvons imposer un salutaire changement de cap.

Changer pour des « jours heureux »

Edito du Chiffon Rouge – Décembre 2021 – par Marie-Claude Manservisi.

2022 : les communistes seront présents à l’élection présidentielle et aux législatives qui la suivront. Ces élections seront toutes deux décisives afin de transformer la France : soit la poursuite – et l’aboutissement – des politiques actuelles de démantèlement du « modèle français » hérité de 1945 et désastreuses pour ces notions d’égalité et de solidarité qui fondent la République ; soit, enfin, une véritable politique de rupture avec un capitalisme mortifère dévastateur pour la planète et l’humanité.

Car oui le capitalisme est en crise ! Il ne propose rien d’autre que de continuer ce chemin mille fois parcouru qui nous conduit dans une impasse totale, tant écologique que sociale : celui tracé par dogme néo-libéral de la « concurrence libre et non faussée », à l’opposé de toute notion de service public, c’est à dire d’une économie au service de tous et non de quelques-uns.

Protéger la planète, partager les richesses et remettre le bonheur de chaque citoyen au cœur de la République : les Communistes seront au rendez-vous de ces échéances avec un objectif, promouvoir un projet pour la France à la hauteur des défis posés par la crise – sanitaire, écologique, sociale, politique et institutionnelle – qui secoue notre pays et en menace les fondements. « Le jour d’après » », pour les Communistes doit être « le système d’après », en rupture avec le capitalisme et les traités européens actuels qui verrouillent toutes les perspectives d’un changement servant de l’intérêt de tous.

Cette ambition, nous avons commencé à la faire grandir dans la résistance aux choix du pouvoir, en participant pleinement aux nombreuses luttes qui se sont déroulées au cours de ce quinquennat :

    • à l’exemple de nos campagnes pour faire du vaccin anti-Covid un bien public mondial, libéré de la rapacité des multi-nationales pharmaceutiques, et pour développer des solidarités concrètes à l’échelle planétaire,

 

    • au travers de nos propositions pour éradiquer le chômage et la précarité

 

    ou pour sécuriser l’emploi et la formation, dans les innombrables batailles pour faire triompher l’égalité réelle contre le patriarcat, le racisme et toutes les formes de domination.

Tel est le projet porté par Fabien Roussel, le candidat présenté par le Parti Communiste aux présidentielles, et par les femmes et les hommes que nous soutiendrons aux législatives. Fabien Roussel est LE candidat qui non seulement entend les colères et l’espoir de changement mais surtout les prend pleinement en compte, dans ses actes comme dans le projet qu’il porte.

Pour cela, il porte 12 propositions : 12 arguments pour un vote Fabien Roussel, un vote portant sur un projet et non sur une personnalité.